Bou Saâd, printemps 2008
Association Wifaq pour le Développement Économique et Social Bou Sâad
jeudi 20 mars 2014
mercredi 19 mars 2014
Ouled Bou Saâd
1-
Aperçu
historique :
Abordée dans l'Antiquité, réduite
puis gelée par de subtiles spéculations généalogiques à l'époque médiévale,
reprise à l'époque coloniale, la question des origines des Berbères, cherchées
tantôt dans les sources linguistiques, tantôt dans les rapports ethniques,
reste mal résolue. Au VIIIe millénaire avant Jésus-Christ, un type d'homme
anthropologiquement proche des habitants actuels du Maghreb fit son apparition.
Probablement d'origine orientale, cet Homo sapiens sapiens, appelé «capsien» –
de Capsa, nom antique de Gafsa (Tunisie) –, serait l'une des composantes de la
souche berbère.
Le massif Orbata était formé, selon
l’étude de Fredj Chaabani (www.univ-brest.fr/geosciences/GFC/pdf/resumesJJphilip18Mai06.pdf
), depuis l’âge aptien c‘est-à-dire depuis plus 100 millions d’années. Les
berbères ont donc trouvé naturellement refuge dans les grottes et les hautes
altitudes de ce mont afin d’éviter le conflit avec les différents envahisseurs.
Au début c’était les phéniciens, puis les romains, les byzantins, les arabes,
les turques et enfin les français. Le contact était rare, et cet abri est
devenu une voûte qui, par conséquent, rendit ces indigènes en marge des
sociétés voisines. Par exemple, le village de Saket est plus archaïque que la
ville de Kairouan. Mais son histoire semble figée autour de ce sinistre massif
comme le figement de ses rochers.
Le projet est donc une occasion en
or de briser les jougs de cet isolement et de s'appuyer sur la richesse du
patrimoine culturel du secteur du mont Orbata pour offrir un environnement de
lien agréable et propice entre les habitants oubliés de Saket et le monde
extérieur. Notre tâche c’est de mettre l’accent sur la vie quotidienne de ces
habitants, leur impact avec l’environnement, et notamment mettre en valeur leur
activité artisanale et agricole.
2-
Caractéristiques
physiques et statistique de ce village :
Orabata est une montagne située à
l'est de la ville de Gafsa entre les villes d'El Ksar et de Sened. Elle s'étire
sur une soixantaine de kilomètres selon une disposition latitudinale
sud-ouest/nord-est et culmine à 1 165 mètres d'altitude (Biadha). Elle est
prolongée à l'ouest par le Djebel Bou Ramli et à l'est par le Djebel Bou Hedma.
Au pied d’Orbata à l’Est, se trouve notre village indiqué ci-dessous avec une
bulle rouge (voir Fig.1).
Fig.1
En ce qui concerne les habitants, la simplicité de
ces gens a reflété la simplicité des statistiques : les chiffres ronds
caractérisent leur nombre. On a 2850 villageois y compris 1500 femmes et 1350
hommes.
-
Les
femmes :
Mariées
moins de 45 ans
|
Célibataires
moins de 45 ans
|
Femmes
plus de 45 ans
|
Tisseuses
(qui manipule le tissage)
|
424
|
260
|
816
|
800
|
-
Les
enfants :
On a, en tout, 582 enfants y compris les enfants
moins de 5 ans (427) qui ne fréquentent pas le crèche ou jardin d’enfants,
seuls 23 parmi eux y sont présents. Il y a deux écoles et voici la répartition
des élèves selon les statistiques de l’année scolaire 2011-2012 :
Ecole de Msakin Bou Sâad : 6 classes dont 128
élèves.
Garçons
|
67
|
Filles
|
61
|
Ecole
de Dakhlit Bou Sâad : 5 classes (les élèves de la première année y
manquent) dont 27 élèves :
Garçons
|
14
|
Filles
|
13
|
Ce qui caractérise ces villageois c’est le taux
culminant des célibataires surtout chez les femmes. Ce phénomène est issu de
leur rupture avec le monde extérieur alors que leurs hommes (qui peuvent
circuler librement) se marient des femmes étrangères. Demeurées cloitres dans
leur domiciles, ces pauvres femmes se trouvent face à elles-mêmes et se livrent
à l’apprentissage du tissage d’où le nombre élevé des tisseuses.
3-
L’économie :
·
Le
Tissage :
Sans cet élément, les femmes, surtout les
célibataires, ne trouveront jamais à quoi se nourrir. En fait, le tapis de Bou
Saad est connu partout en Tunisie et on y trouve des divers symboles et motifs,
et chacun de ces motifs raconte une histoire : Koubbou Gaïd, El Ghzell, El
Margoum sans oublier El Bernous.
Les tisseuses en dépendent entièrement, parce que
cette activité n’est pas uniquement d’ordre économique mais aussi d’ordre
social : pour ces femmes, tisser des tapis c’est aussi tisser des liens
entre elles. Dans les pièces réservées au tissage de la laine ou de l'alfa, dans
ces lieux où travaillent ces femmes, au rythme des peignes sur le tapis, les
discussions sont entrecoupées de chants et de rires.
Fig2. Portrait de deux tisseuses
·
La récolte des
olives :
Cette activité est saisonnière et ne donne pas des
solutions efficaces pour les habitants de cette région pour des différentes
raisons. L’eau, comme nous le savons tous, est rare dans tout le sud de la
Tunisie et la richesse des oliviers dépendent incontestablement des caprices de
la nature. En plus, les olives, comme les Noëls, ne se présentent que quelques
jours pendant l’hiver.
La récolte se fait par coopération entre les
villageois que ce soient hommes, femmes, ou enfants. Toujours le chant y est
présent. Voici un lien dans lequel vous trouverez une scène de cette
récolte : http://www.youtube.com/watch?v=wEKJ8-Ras_c
I-
Programme
du projet :
C’est un voyage sensible dans le quotidien du
village qui se situe au pied de Djebel Orbata. Un festival, enrichit par des expositions
et meeting, pourraient suffire afin de maintenir le lien avec le passé et servir de
trait d’union au monde extérieur. Certes, la focalisation est interne mais la
cible sera en majeure partie pour les femmes et particulièrement les tisseuses.
Voici un tableau récapitulatif du calendrier de ce
festival :
-
La première
semaine :
Cette semaine sera réservée pour faire une sorte de
projection sur le produit. Il est très nécessaire d’en évoquer l’importance
parce que c’est à travers ces produits qu’on puisse nous approcher davantage du
village.
Première journée
|
Exposition des
différents produits de tissage dans l’hôtel de Jugurtha et inauguration du
festival.
|
Deuxième
journée
|
Visite guidée
par des experts de ce produit avec la présence des touristes.
|
Troisième
journée
|
Un exposé
filmé du quotidien de cette région et présentation des tisseuses
|
-
La deuxième
semaine :
Le contact avec les artisanes est aussi un contact
avec la femme de cette région. Les difficultés rencontrées par les tisseuses
qui en représentent la majorité (voir ci-dessus) résument en général les
problèmes des toutes les villageoises, voire même des villageois de Bou Saad.
Première
journée
|
Réunion avec
20 tisseuses pour exposer leur difficulté et s’approcher à leur ambition en
la présence des responsables du gouvernorat et experts.
|
Deuxième
journée
|
Présentation
ou exposition guidée par les tisseuses des symboles berbères dans les
différents produits.
|
Troisième
journée
|
Approche avec
d’autres régions de la Tunisie ou des berbères de l’Algérie en présence de leurs
représentants.
|
-
Troisième semaine :
Cette semaine n’est que le résultat de la précédente
dans la mesure où on va y évoquer au monde des responsables les difficultés
rencontrés par les habitants de cette régions et faire entendre leur voix revendicatives.
Première
journée
|
Réunion pour
mettre en projection les difficultés de la région.
|
Deuxième
journée
|
Invitation des
représentants de la région et discuter sur les opportunités possibles.
|
Troisisème
journée
|
Table ronde
avec les responsables du gouvernorat.
|
-
Quatrième
journée :
Voir illico la région sera un voyage de rêve.
Première
journée
|
Visite de la
région et contact avec ses habitants.
|
Deuxième
journée
|
Simulation
d’un mariage à la tradition berbère.
|
Troisième journée
|
Conférence de presse.
|
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